Les ministres de tous les cultes doivent être traités de la même façon. Cela signifie que les prêtres, les conseillers en morale et autres ministres de cultes reconnus auront à l’avenir le même statut, le même salaire et la même pension. Et qu’il n’y aura pas d’impôt d’Eglise, en raison de la protection des renseignements personnels (c’est-à-dire la croyance) et de l’enchevêtrement complexe des impôts.
Ce sont quelques-unes des propositions du groupe de travail dénommé « Magits-Christians », qui a été instauré en 2009 et vient de présenter, le 1er février, un volumineux rapport de travail devant la Commission de justice.
Notre pays compte aujourd’hui six confessions reconnues : à côté des religions catholique romaine, orthodoxe, protestante, des Eglises anglicanes, il y a également le judaïsme et l’islam. Le bouddhisme attend encore d’être reconnu officiellement. Et puis, il y a également la vision du monde laïque. Tous ensemble, ils coûtent annuellement au gouvernement environ 321 millions d’euros, dont une petit 100 millions d’euros consacrés aux salaires (la charge de la Justice fédérale). Depuis longtemps, certains estimaient que le « secteur » philosophique manquait d’uniformité et d’égalité. C’est pourquoi, en mai 2009, un groupe de travail fut constitué, avec les professeurs Michel Magits, Louis-Léon Christians (tous deux vice-présidents), Luc De Fleurquin et Caroline Sägesser. Les deux vice-présidents ont présenté le 1er février leur rapport de près de 200 pages. La liste des propositions – qui après un débat parlementaire sera traduite dans la législation – est particulièrement importante. En voici un rapide survol. A la Commission de justice dont faisait partie la parlementaire Gwendolyn Rutten (Open Vld), un groupe de travail séparé a été constitué pour « assurer l’égalité entre les religions ». Actuellement, ce groupe de travail s’occupe uniquement de la problématique des salaires.
Le groupe de travail Magits-Christians » propose une procédure en deux étapes : d’abord l’enregistrement, ensuite (éventuellement) une reconnaissance selon des critères évidents et objectifs. Pour être admis à une reconnaissance officielle, une philosophie enregistrée doit compter au minimum 25.000 pratiquants et avoir seulement un organe représentatif connu (sous la forme d’une asbl ou d’une fondation). Cette dernière précision implique concrètement, pour l’Eglise catholique romaine, que les huit diocèses actuels (qui sont autonomes) seraient réduits à un seul organe représentatif. Si la religion ou la philosophie est reconnue, le gouvernement s’occupe des salaires des ministres (des cultes) et de l’éducation religieuse.
Le personnel des cultes sera réduit à un maximum de 4.228 unités, ce qui pratiquement représente une réduction de moitié. Ainsi la répartition du personnel entre les cultes est la suivante : 3.401 pour les catholiques, 354 pour les libres-penseurs, 185 pour les musulmans, 140 pour les protestants, 57 pour les orthodoxes, 43 pour les juifs, 31 pour les bouddhistes et 17 pour les anglicans. Comme le cadre catholique actuel est effectivement attribué pour seulement la moitié – les deux tiers des prêtres cumulent plus de paroisses – aucun rejet n’est attendu. Ensuite, les salaires de tous les ministres seront unifiés sur base du niveau actuel d’un consultant de morale. Les cumuls ne seront plus payés par des suppléments, les frais de logement disparaissent (surtout pour les pasteurs) et le nombre de catégories de salaires est considérablement réduit. L’opération signifie pratiquement que le salaire de la plupart des ministres ordinaires augmente de moitié. Et il y a aussi des augmentations d’échelle. Chaque ministre doit prendre sa retraite à son 65e anniversaire. Celui qui reste plus longtemps, le fait sur base volontaire. L’implication budgétaire de tout cela est, selon le groupe de travail, plutôt limitée : avec le même effectif, les coûts sont de 8,2 % en 10 ans.
Pour consulter les rapports, cliquez sur le lien suivant : http://www.just.fgov.be/index_fr.htm
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