Le pasteur Walter Altmann, président du Comité central du Conseil oecuménique des Eglises (COE), a affirmé avec conviction que l'unité, d'une part, et la justice et la paix, d'autre part, devraient être englobés dans le thème de la prochaine Assemblée de la plus grande organisation œcuménique au monde.
Le Comité de planification de la Dixième Assemblée du COE, qui se tiendra en octobre 2013 à Busan, Corée du Sud, propose au Comité central de choisir entre deux thèmes: "Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et vers la paix" ou "Dans le monde de Dieu, appelés à être un". Pour le pasteur Altmann, ces deux thèmes reflètent une vision commune.
"Les thèmes proposés ne devraient pas être considérés comme une alternative où l'un exclut l'autre", a déclaré le pasteur Altmann dans son allocution d'ouverture adressée aux 150 membres du Comité central, réuni à Genève du 16 au 22 février. "Chacune de ces deux perspectives fait partie de la conception générale unique de la vocation et de l'engagement œcuméniques qui nous unissent dans notre communion fraternelle."
Selon Walter Altmann, pasteur luthérien du Brésil, il est nécessaire de mettre l'accent sur la justice et la paix, parce que des événements tels que la crise financière internationale et les récents succès des mouvements démocratiques dans les pays arabes "attirent toutefois notre attention sur les risques que font courir les politiques qui outragent la dignité humaine et oppriment des populations entières.".
C'est pourquoi, a affirmé le pasteur Altmann, "l'éradication de la pauvreté, la campagne contre la faim et l'attachement à la justice dans les relations économiques internationales doivent rester à l'ordre du jour du programme du COE.".
Lors d'une conférence de presse donnée après son allocution, le pasteur Altmann a déclaré qu'en Amérique latine, d'où il est originaire, on peut constater l'influence de la théologie de la libération, ainsi que l'importance qu'elle accorde à l'organisation de la lutte contre la pauvreté et l'oppression de certains gouvernements par l'action de la communauté chrétienne. "Les luttes des années 1960, 70 et 80 portent leurs fruits aujourd'hui", a-t-il dit.
Pour le pasteur Altmann, il est juste "que le Moyen-Orient et en particulier la Terre Sainte soient plus que jamais une priorité à l'ordre du jour du COE." L'incapacité des nations concernées à atteindre cet "objectif essentiel" qu'est la paix juste n'est pas seulement due à la complexité de la situation au Moyen-Orient, "mais aussi à un manque chronique de volonté politique à faire les concessions nécessaires pour y parvenir".
Le pasteur Altmann a exprimé une inquiétude particulière à propos des minorités chrétiennes dans beaucoup de pays du Moyen-Orient, notant que les efforts du COE "contribuent à la création et au maintien d’une atmosphère de respect et de reconnaissance mutuels sur laquelle pourront se construire la paix et la justice".
De tels efforts ne sont pas moins importants au sein du mouvement œcuménique, a poursuivi le président du Comité central, d'où la nécessité de choisir pour l'Assemblée un thème qui englobe l'unité. Un des textes bibliques proposés en rapport avec un tel thème, Jean 17,20-23, "exprime mieux que n’importe quel autre le fondement de notre vocation et de notre engagement œcuménique", a-t-il ajouté.
Parce que l'unité des chrétiens "est une réalité au cœur de Dieu", a-t-il constaté, la tâche des Eglises est de "persévérer dans cette unité, et non pas de nous en séparer, non pas de nous rebeller contre Dieu et non pas de rompre nos relations mutuelles".
Et parce que l’unité "ne résulte pas de l’établissement de structures institutionnelles", le pasteur Altmann a appelé à "un élargissement et un approfondissement" de l’œcuménisme, reconnaissant "qu'il n’existe qu'un seul mouvement œcuménique, dont le COE fait partie".
Notant que, l'année dernière, le secrétaire général du COE, le pasteur Olav Fykse Tveit, a été invité à prendre la parole lors d'importants rassemblements pentecôtistes et évangéliques, le pasteur Altmann a déclaré que "les rencontres empreintes de respect devraient être suivies par l'approfondissement des relations… sur la base du discernement spirituel et de la réflexion théologique." De tels efforts, a-t-il conclu, "exigent des esprits ouverts, la prière et une démarche théologique rigoureuse".
COE/at