Benoît XVI a mis en garde contre un risque lié au développement des nouveaux langages: « l’opinion la plus convaincante » l’emporte sur le désir de la vérité. Il l’a fait à Rome, le 28 février 2011, 1er jour de l’Assemblée plénière du Conseil pontifical pour les communications sociales, devant 60 membres du dicastère en charge des communications.
Benoît XVI a mis en garde contre « la domination de l’opinion la plus convaincante par rapport au désir de vérité ». Il s’agit, aux yeux du pape, de l’un des risques liés aux « nouveaux langages qui se développent dans la communication numérique », thème central de la plénière, auxquels sont particulièrement exposées les personnes qui utilisent les réseaux participatifs. Parmi les autres dangers, on trouve « la perte de l’intériorité, la superficialité dans les relations, la fuite dans l’émotivité ».
Ces risques sont, pour le pape, « la conséquence d’une incapacité à vivre avec plénitude et de manière authentique le sens des innovations ». « C’est pourquoi, a-t-il ajouté, la réflexion sur les langages développés par les nouvelles technologies est urgente ».
Dans son discours, Benoît XVI a jugé que le monde vivait une transformation culturelle. « Les nouveaux langages qui se développent dans la communication numérique, a estimé le pape, déterminent une capacité plus intuitive et émotive qu’analytique, et orientent vers une organisation logique différente de la pensée et du rapport avec la réalité, et privilégient souvent l’image ».
« La communication à l’époque des ’nouveaux médias’ est également marquée par une relation de plus en plus étroite et régulière entre l’homme et les machines, comme les ordinateurs ou les téléphones portables », a noté le souverain pontife.
Benoît XVI a souligné que « le monde de la communication concernait l’univers culturel, social et spirituel tout entier de la personne humaine ». « Si les nouveaux langages ont un impact sur la manière de penser et de vivre, ceux-ci concernent aussi, d’une certaine manière, le monde de la foi, son intelligence et son expression ».
A ses yeux, « la culture numérique présente de nouveaux défis lorsqu’il s’agit de parler et d’écouter un langage symbolique qui parle de la transcendance ». Et d’expliquer: « Aujourd’hui, nous sommes appelés à découvrir, également dans la culture numérique, des symboles et des métaphores significatives pour les personnes, qui peuvent être une aide pour parler du Royaume de Dieu à l’homme contemporain ». De la même manière que le Christ utilisait « des éléments de sa culture et de son environnement: le troupeau, les champs, le banquet et les graines.
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Matthieu Hargot est responsable du développement des médias numériques pour la section francophone de l’Église catholique belge, il réagit au discours du pape au micro d’Anne Wales pour Radio Vatican : http://www.radiovaticana.org/FR1/Articolo.asp?c=465998