Le 26 février dernier, Benoît XVI a officiellement accepté la démission du cardinal Nasrallah Pierre Sfeir, 90 ans, de la charge de patriarche d’Antioche des maronites. Dans une lettre adressée au prélat, le pape a salué « l’ardent désir de paix« , avec lequel il a conduit son Église pendant près de 25 ans. Au-delà de son leadership religieux, le cardinal Sfeir a joué un rôle considérable dans la vie politique de son pays, où les chrétiens maronites, autrefois tout puissants, ont été affaiblis par une guerre civile (1975-1990) à caractère confessionnel. C’est notamment à son appel en 2000 que le mouvement opposé à l’hégémonie de la Syrie, alors puissance de tutelle depuis trois décennies au Liban, a commencé à prendre de l’ampleur, jusqu’au retrait des troupes syriennes en 2005, dans la foulée de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Reste maintenant au synode à désigner son successeur. Composé d’une quarantaine d’évêques maronites, celui-ci a un mois pour se réunir et élire un nouveau patriarche dont le nom sera ensuite communiqué à Rome afin que le pape l’approuve en lui accordant « la communion ecclésiastique« .