L’Eglise catholique crée le premier ordinariat pour anciens anglicans


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L’Eglise catholique crée le premier ordinariat pour anciens anglicans
Keith Newton (photo kerknet)
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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La création de ce diocèse "personnel" (à différencier d’un diocèse territorial), qui prend le nom du sanctuaire britannique de Notre-Dame de Walsingham (Est), intervient le jour de l’ordination sacerdotale dans l’Eglise catholique, à Londres, de trois anciens évêques anglicans, parmi lesquels Keith Newton (photo).

Nommé "ordinaire" de cette structure canonique, le nouveau prêtre catholique et ancien évêque anglican de Richborough est marié et père de trois enfants. A cette occasion, le Vatican a rappelé que l’Eglise catholique, "pour des raisons doctrinales", n’admettait "en aucun cas" l’ordination épiscopale d’hommes mariés.

Le nouvel ordinaire et ses collaborateurs - les pères Andrew Burnham et John Broadhurst - seront chargés, ces prochains mois, de préparer l’entrée des premiers groupes d’anglicans dans l’Eglise catholique, en Angleterre et au Pays de Galles. Ces derniers seront reçus à Pâques (24 avril). Il en sera de même avec les prêtres anglicans (une cinquantaine selon les estimations), qui seront ordonnés dans le rite catholique autour de la Pentecôte (12 juin).

"Anglicanorum coetibus"

Ce nouvel ordinariat est le premier fruit concret de la Constitution apostolique "Anglicanorum coetibus" de Benoît XVI, publiée le 4 novembre 2009, et établissant les normes pour l’entrée dans l’Eglise catholique de fidèles anglicans, à travers le monde.

Selon certaines sources, entre 30 et 50 évêques anglicans, ainsi que de nombreuses paroisses, auraient exprimé leur désir d'entrer dans l'Eglise catholique. Déçus des positions jugées trop libérales de l’Eglise anglicane, ils s’opposent, en particulier, au choix de l’Eglise anglicane d’ordonner des femmes à la prêtrise ou à l’épiscopat, ainsi que des homosexuels, mais aussi de bénir des unions homosexuelles.

Le 15 janvier, devant la presse, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a indiqué que d’autres ordinariats de ce type étaient désormais à l’étude, aux Etats-Unis et en Australie L’ordinariat créé en Grande-Bretagne possède une juridiction ecclésiastique spécifique, qui est similaire à un diocèse, avec à sa tête un "ordinaire". Ce dernier peut être un évêque ou un prêtre. Il possède alors la même autorité et les mêmes responsabilités de droit canon qu’un évêque diocésain.

L’"ordinaire" est membre "ex officio" de la Conférence des évêques d’Angleterre et du Pays de Galles. En outre, tout comme les évêques diocésains, l’"ordinaire" doit effectuer tous les 5 ans une visite "Ad Limina", à Rome. Cet ordinariat devra être doté d’un conseil de gouvernance d’au moins six prêtres et possèdera des paroisses au sein des différents diocèses. En plus du rite romain, quelques rites liturgiques de la Tradition anglicane, qui seront adaptés et approuvés par le Saint-Siège, pourront être utilisés par les membres de l’ordinariat.

Le schisme anglican remonte à 1534. N'ayant pas obtenu la nullité de son mariage avec Catherine d'Aragon du pape Clément VII (1478-1534), le roi d'Angleterre, Henri VIII (1491-1547) créa l'Eglise d'Angleterre dont il se proclama le chef.

Keith Newton (photo kerknet)

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