A la découverte des vêtements sacrés


Partager
A la découverte des vêtements sacrés
Par Angélique Tasiaux
Publié le - Modifié le
3 min

Les quatre diocèses francophones partagent un même intérêt pour l'habillement de la liturgie. Il n'est pas question de mode futile, mais d'une utilisation appropriée des symboles.

A l'automne 2017, un colloque consacré aux vêtements liturgiques avait lieu à Namur. A cette occasion, les activités du CIPAR, le Centre interdiocésain du patrimoine et des arts religieux, avaient été officiellement lancées. Hélène Cambier, attachée au service Art, culture et foi à l'évêché de Namur, précise les conditions de l'organisation de la première exposition déclinée à la fois dans le vicariat du Brabant wallon et les diocèses de Liège, Namur et du Hainaut. "L'idée est de fonctionner avec un thème par an. Les différents panneaux ont été réalisés en collaboration avec le CIPAR et des membres du projet de recherche universitaire 'Ornementa sacra'. Deux professeurs de l'UCL et deux personnes attachées à l'IRPA y ont participé. Dans cette exposition, les églises présentent une sélection parmi les ornements, en fonction de ce qu'elles ont. Les déplacer aurait été compliqué d'un point de vue logistique et en termes de sécurité. L'exposition vise à sensibiliser les gens à l'existence d'un patrimoine dans les églises. Elle se déroule d'ailleurs dans des églises patrimoniales qui attirent déjà du monde. Des visites guidées sont possibles sur demande."

A chaque vêtement, une destination précise

Seize panneaux didactiques permettent d'apprécier les enjeux d'une thématique remise récemment au goût du jour. Souvent oubliés dans les tiroirs ou au fond des armoires, les vêtements liturgiques sont quelquefois l'objet de belles surprises, malgré des conditions de stockage rarement optimales. Parmi les sept vêtements du prêtre qui représentent les sept vertus (la foi, l'espérance, la charité, la justice, la prudence, la force et la tempérance), la chasuble occupe une place particulière. En effet, ce vêtement en soie est "le support d'une construction identitaire", puisqu'en l'arborant le prêtre participe pleinement au mystère divin. Bénits, les vêtements deviennent sacrés. Un ensemble de manipulations réglementées concourt à leur ritualisation. Qu'il s'agisse de la dalmatique, cette robe courte du diacre, les orfrois ou bandes brodées décoratives, la manipule ou petite bande d'étoffe posée sur l'avant-bras gauche du prêtre, la présence de tous ces tissus joue un rôle précis dans l'ordonnancement de la liturgie. Pour financer la production et l'achat de ceux-ci, des donations furent jadis nécessaires. Des artifices ont été et restent de mise, comme le recours à des fils de soie jaune pour imiter l'or ou à la soie blanche en guise de matière argentée. Enfin, le concept des tissus à usage liturgique est récent, puisqu'il date du milieu du XVIIIe siècle. Depuis, les modes sont passées par là! Après le concile Vatican II, les formes de coton et de laine ont ainsi pris de l'ampleur.

Preuve d'une belle vitalité, le CIPAR annonce d'ores et déjà un nouveau colloque, le 6 octobre prochain. Il sera consacré, cette fois, à l'orfèvrerie liturgique et se déroulera à Louvain-la-Neuve. Par ailleurs, un cycle de formation sur la gestion patrimoniale est prévu durant six matinées à Namur. Les projets fourmillent pour valoriser les trésors, souvent méconnus, des églises.

Angélique TASIAUX

L'exposition "Vêtements sacrés, sacrés vêtements" est accessible jusqu'au 29 juillet en la cathédrale Saint-Paul de Liège, jusqu'au 30 septembre en la basilique Notre-Dame de Basse-Wavre, jusqu'au 9 septembre en l’église Saint-Loup de Namur et jusqu'au 25 novembre au Centre d’Histoire et d’Art Sacré en Hainaut à l’abbaye Notre-Dame de Bonne-Espérance. Ensuite, l'exposition sera accessible dans les diocèses, notamment en l’église Saint-Martin d’Arlon du 22 septembre au 4 novembre 2018.

 

Catégorie : Belgique

Dans la même catégorie