Le pape lance un appel pour la paix à Jérusalem


Partager
Le pape lance un appel pour la paix à Jérusalem
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

Lors de l’audience générale de ce mercredi, le pape Françoisa lancé un appel pour Jérusalem, dans un contexte tendu, compte tenu de l’annonce imminente par le président américain Donald Trump d’un transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

Donald Trump osera-t-il faire ce qu'aucun de ces prédécesseurs n'avaient osé, à savoir transférer l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem? Ce qui correspond à une reconnaissance formelle par l'Oncle Sam de la vile sainte comme capitale de l’Etat d’Israël. Le président américain doit s'exprimer à 11h30 heure de Washington, soit 17h30 heure de Rome. Cette éventuelle décision risque de déstabiliser la région, d'attiser la colère des Palestiniens et de mettre à mal le processus de paix au Moyen-Orient. Elle a déjà fait réagir de nombreux chefs d'Etat ou de gouvernement, qui ont tenté d'infléchir la décision du locataire de la Maison Blanche. Le pape François n'a pas manqué non plus de faire part de sa préoccupation.

"Je ne peux pas taire ma préoccupation profonde pour la situation qui s’est créée dans les derniers jours, et dans le même temps, je veux adresser un appel afin que tous s’engagent à respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les résolutions pertinentes des Nations Unies", a lancé le Saint-Père lors de l'audience générale de ce mercredi 6 décembre. Depuis le début de son pontificat, François a manifesté à de nombreuses reprises sa préoccupation pour la paix en Terre Sainte. Il s’était rendu sur place en mai 2014 et avait organisé quelques jours plus tard au Vatican une prière pour la paix en présence du président palestinien Mahmoud Abbas et de son homologue israélien de l’époque, Shimon Peres.

Eviter de nouveaux éléments de tension

"Jérusalem est une ville unique, sacrée pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, qui y vénèrent les Lieux Saints de leurs religions respectives, et a une vocation spéciale à la paix", a-t-il martelé. "Je prie le Seigneur pour que cette identité soit préservée et renforcée au bénéfice de la Terre Sainte, du Moyen-Orient et du monde entier, et que prévalent la sagesse et la prudence, pour éviter d’ajouter de nouveaux éléments de tension dans un panorama mondial déjà troublé et marqué par des conflits cruels et nombreux", a ajouté le pape, qui avait justement reçu, avant l’audience générale, une délégation interreligieuse de Palestine.

Par ailleurs, le pape François et le président palestinien Mahmoud Abbas ont eu un échange téléphonique hier. Le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, Greg Burke, a précisé que cet échange avait été organisé à l’initiative du président palestinien, après qu’il ait été informé par Donald Trump de sa décision de transférer l’ambassade américaine en Israël. Dans son échange téléphonique avec le président américain, le président palestinien Mahmoud Abbas l’avait mis en garde hier contre les conséquences potentiellement très graves de cette décision. Même l’Arabie Saoudite, pourtant alliée de Washington, a mis en garde l’administration américaine contre le risque de "colère des musulmans".

Outre son appel pour Jérusalem, le souverain pontife a consacré l’essentiel de son audience générale au bilan de son voyage récent en Birmanie et au Bangladesh. Il a chaleureusement remercié les organisateurs et les peuples de ces pays, qui lui ont montré "beaucoup de foi et beaucoup d’affection". Tout en rappelant que le déplacement en Birmanie était une "première" pour un pape, François a précisé que ce voyage avait été organisé à l’occasion de l’établissement des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la Birmanie. "J’ai voulu exprimer la proximité du Christ et de l’Eglise à un peuple qui a souffert à cause des conflits et de la répression, et qui maintenant est en train de cheminer lentement vers une nouvelle condition de liberté et de paix", a-t-il dit.

J.J.D. (avec Radio Vatican)


Dans la même catégorie