« Their Finest » est un drame romantique qui permet de découvrir avec tendresse, humour et dérision le rôle joué par le milieu du cinéma dans la sensibilisation du public lors de la Deuxième Guerre mondiale.
L’histoire se déroule à Londres durant la guerre 40-45. Alors que presque tous les hommes sont partis se battre au front, Catrin Cole décroche un emploi de scénariste pour des films de propagande qui ont besoin d’une touche féminine. Pour remonter le moral du pays, Catrin et un autre scénariste doivent écrire un long métrage qui réchauffera le cœur de la nation. Malgré les bombardements incessants, Catrin découvre qu’il existe autant de drame, d’humour et de passion derrière que devant la caméra.
Avec « Their Finest », la réalisatrice danoise Lone Scherfig adapte un roman de Lissa Evans. Tout à la fois drame et romance, mais également comédie, le film rappelle, d’une certaine façon, « Ave Cesar » des frères Coen, qui serait cuisiné à la sauce anglaise! Tout un programme avec un casting très talentueux au service d’une histoire qui mélange le cinéma, la propagande de guerre, les relations Europe et USA, le tout sur fond de romances improbables, sans compter des acteurs qui jouent les acteurs et dont l’un d’eux interprète un cabotin (Bill Nighy).
« Their Finest » est également un hommage à ceux que nous avons parfois tendance à perdre de vue, tout particulièrement en Europe où l’accent est mis sur le réalisateur. En même temps, c’est la découverte du poids mis sur les épaules d’un réalisateur, par le biais des scénaristes, lui-même soumis aux contraintes externes, qu’elles soient financières, matérielles ou, dans le cas présent, politiques.
Gemma Arterton et Sam Claflin excellent dans les rôles titres en interprétant deux jeunes scénaristes. Les seconds rôles sont tout simplement parfaits. Outre Bill Nighy, c’est également le jeune Jake Lacy qui crève l’écran dans le rôle de Carl Lundbeck, un aviateur, héros de guerre, que les Américains veulent absolument voir apparaître au casting du film tourné, alors qu’il n’a aucun talent d’acteur.
Dans ce film jubilatoire, tout en finesse et émotion, on appréciera aussi « le film dans le film » qui se tourne… et se détourne des chemins balisés pour correspondre aux diktats venus de l’extérieur, mais également aux aléas du tournage, de la vie, de la mort, de la guerre. Ainsi qu’à l’adaptation d’une histoire vraie quand celle-ci ne l’est pas ou plus totalement.
Bref, un tout gros coup de cœur pour ce long-métrage qui parle aussi à la tête. Il ravira les cinéphiles et le grand public à qui l’on ne peut que conseiller de le voir en version originale.
Charles DE CLERCQ – RCF
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