Début du Ramadan : persévérer dans le dialogue islamo-chrétien


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Début du Ramadan : persévérer dans le dialogue islamo-chrétien
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min


dialogue-interreligieux-jeunesA l'occasion du ramadan, il est bon de s'interroger sur la nature et le but du dialogue interreligieux. Dans de nombreux pays, les bonnes intentions se heurtent malheureusement à la réalité quotidienne.

Depuis hier, les musulmans ont entamé le ramadan. Ce temps de jeûne et de piété d'une durée d'un mois, est l'un des rites les plus importants de l’islam. Dans le monde, près d’un quart de la population est concerné. Et en Belgique, ils sont de plus en plus nombreux à le pratiquer. Pilier de l’Islam, le Ramadan est aussi un acte festif et fédérateur pour la communauté musulmane, ce qui explique son succès. Mais qu’en est-il des relations islamo-chrétiennes? A l'échelle de la planète, attentats terroristes, attaques anti-chrétiennes, crispations identitaires, montée du fondamentalisme au Moyen-Orient, au Bangladesh, au Nigeria, au Pakistan, démontrent que le climat n’est pas favorable. A Rome pourtant, le pape François ne cesse de multiplier les gestes de rapprochement en direction de la deuxième religion du monde. "Musulmans et chrétiens, nous sommes frères pour la paix. Nous avons la même racine", a-t-il affirmé samedi en recevant la mère de l’émir du Qatar. Quelques jours plus tôt, son accolade publique avec le grand imam d’al-Azhar, mosquée phare de l’islam sunnite, avait déjà frappé les esprits. "Le message, c’est notre rencontre", avait lancé le Saint-Père à l’intention des journalistes. Car "le dialogue est une nécessité de notre temps", estime-t-on à Rome.

Promouvoir ensemble une certaine qualité de l’humain

Selon le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, chrétiens et musulmans peuvent promouvoir ensemble une certaine qualité de l’humain, livrer ensemble le combat pour le respect de la vie, pour la justice, la promotion des droits de l’homme, la sauvegarde de la création, l’attention aux plus défavorisés. Mais il reconnaît que bien souvent ceux qui pratiquent ce dialogue n’ont pas une idée très précise de sa nature et de son but. "Le dialogue interreligieux, explique-t-il, repose sur des rapports de confiance entre adeptes de religions diverses en vue de se connaître, de s’enrichir mutuellement. Il ne s’agit pas de renoncer à sa propre foi."
Le fondement du dialogue interreligieux n’est pas un ensemble d’affirmations théoriques ni même une série de valeurs, son fondement c’est la condition humaine. Le dialogue interreligieux n’est autre que "ce long pèlerinage vers la vérité qu’accomplissent tous les croyants et les chercheurs de l’Absolu".
Mais les bonnes intentions, dans de nombreux de pays, se heurtent à la réalité quotidienne: là où les chrétiens n’ont pas le droit de pratiquer leur religion, là où ils sont discriminés, là où toute conversion est sévèrement punie par la loi. De plus, le Saint-Siège se trouve face à un islam fragmenté, à des interlocuteurs peu représentatifs, et c’est là toute la difficulté.

Radio Vatican

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