Lors de la 69ème session de l'Assemblée générale de l’ONU, le 20 octobre, l'Observateur permanent du Saint-Siège, Mgr Bernadito Auza, est intervenu au sujet des droits des enfants et des indigènes.
Mgr Bernadito Auza a dressé un bilan dramatique concernant le droit des enfants. Selon lui, près de trois millions d'enfants ont été tués dans des conflits armés. A la suite de ces guerres, six millions sont devenus invalides et des dizaines de milliers ont été mutilés par des mines terrestres.
L’observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies a par ailleurs rappelé que des enfants se voient refuser le droit à la vie en raison de leur sexe ou d’un prétendu handicap. Puis il y a ceux qui souffrent du manque de nourriture, de médicaments, et ceux qui sont vendus à des trafiquants, qui sont victimes d'exploitation sexuelle, recrutés comme soldats ou comme travailleurs pour occuper des emplois qui les affaiblissent.
Encourager la protection des droits de l'enfant
"Pour éliminer la violence contre les enfants, il faut que les Etats, les gouvernements, la société civile et les communautés religieuses soutiennent la famille", a déclaré Mgr Auza. D'où l'invitation du Saint-Siège à lancer des initiatives et à organiser des activités qui encouragent la promotion et la protection des droits de l'enfant.
Dans son discours sur le développement durable et le changement climatique, Mgr Bernardito Auza a réaffirmé que le Saint-Siège reconnaît deux défis urgents: l'éradication de la pauvreté et le développement durable. Il a par ailleurs précisé que "le Saint-Siège considère que le changement climatique n'est pas seulement une question environnementale, mais aussi une question de justice". "Le monde est devenu un village, nous devons être de plus en plus conscients de cette responsabilité mutuelle et commune", en particulier pour les générations futures, a déclaré Mgr Auza.
Préserver les générations futures
L’observateur permanent du Saint-Siège s’est également exprimé sur la coopération internationale et l’utilisation pacifique de l’espace. "Le Saint-Siège croit que la foi est en mesure de développer et d’enrichir les horizons de la raison, en même temps qu’elle profite au merveilleux progrès de la science". Ainsi, les Etats sont appelés à travailler ensemble pour veiller à ce que 'les fruits de ces progrès' soient à l'avantage des pauvres dans le monde et qu'ils ne créent pas de nouvelles inégalités économiques et sociales". "Nous sommes des administrateurs provisoires de la Création, avec une responsabilité qui n’est pas écrite, mais moralement contraignante, pour la préserver en faveur des générations futures", a conclu Mgr Auza.
Politique de développement: tenir compte des indigènes
Autre thème abordé lors de cette session: le développement. Dans ce domaine, Mgr Auza a indiqué que les efforts concernant la mise en place de politiques de développement ne doivent pas se relâcher, et que ces politiques doivent respecter les identités et les cultures des peuples indigènes et les impliquer.
"Le Saint-Siège croit fermement qu’aucune discrimination basée sur la race, le sexe, la religion ou l’appartenance ethnique ne doit être tolérée", a expliqué Mgr Auza. L’observateur du Vatican félicite donc les pays qui se sont engagés à inclure les indigènes dans les processus de prise de décision, particulièrement dans les domaines qui les concernent directement ou indirectement.
"Protéger les valeurs des indigènes ne signifie pas forcément regarder en arrière. Mais le Saint-Siège entend que quelques principes soient gardés en mémoire: tout d’abord que les réclamations des indigènes sont autant légitimes que celles de n’importe quel individu. Ensuite, que la réalisation de leur droit doit être le plus en harmonie possible avec leur identité et leurs valeurs", a poursuivi Mgr Auza. Il a plaidé pour que les indigènes aient le droit d’exprimer ce qu’ils veulent pour leur propre développement. "Pas question en effet de succomber à la tentation de se contenter de les citer et de parler d’eux à des fins folkloriques. Car des questions essentielles, comme l’incidence du travail de grandes compagnies minières sur leur vie et leur culture ne doit pas être occultée", a conclu le prélat.
J.J.D. (Avec Radio Vatican)