Les plus importantes communautés de chrétiens d’Orient dans notre pays sont situées à Malines. Samedi dernier, les musulmans malinois ont témoigné de leur sympathie pour leurs frères et sœurs chrétiens et yézidis; cibles des djihadistes en Irak et Syrie, en marchant ensemble pour la paix dans les rues de la ville.
L’initiative de cette marche, qui a rassemblé plus de trois cents personnes d’origine très diverses, est née d’une conversation entre le président de la plus grande mosquée malinoise avec l’évêque auxiliaire du Brabant flamand et de Malines, Mgr Léon Lemmens. "Nous devons faire quelque chose pour rassurer nos frères et sœurs des communautés de l’Eglise assyro-chaldéenne, de l’Eglise apostolique arménienne et de l’Eglise syriaque orthodoxe!", a souligné le président de la mosquée.
L’espoir, malgré tout
Car au-delà des horreurs commises au nord de la Syrie et de l’Irak, dont les médias témoignent quotidiennement, il y a aussi de l’espoir. "J’ai appris qu’un musulman a acheté une dizaine de fillettes yézidies vendues comme esclaves pour ensuite les libérer", raconte Latif Yusbazhan de la communauté yézidie de Malines. Tout comme l’archevêque Mor Severios Hazail Soumi de l’Eglise syriaque orthodoxe, le prêtre Zadik Avedikian de l’Eglise apostolique arménienne et les prêtres Suleyman Öz et Idris Emlek des communautés assyro-chaldéennes malinoises, Mgr Léon Lemmens était dès lors très heureux de la présence significative à Malines de Nordin Smaili et de Mohamed Achaibi, respectivement président et vice-président de l’Exécutif des musulmans de Belgique.
"Nous sommes tous fiers d’être malinois", a souligné le bourgmestre de Malines, Bart Somers, en guise de conclusion, "chrétiens, musulmans et yézidis tous ensemble." Et le bourgmestre n’a pas manqué de souligner à quel point il est important de montrer aux jeunes générations qu’un "vivre ensemble" entre personnes de confessions différentes est bel et bien possible. "C’est d’ailleurs pour les mêmes raisons que j’ai amené un groupe d’élèves de notre collège à Bruxelles", confiait l’archevêque Severios après la marche. "Nous pouvons servir davantage la mutuelle compréhension et la paix en apprenant à nos jeunes que nous sommes tous enfants bien-aimés de Dieu."
Benoit Lannoo
(C) Photos: Annemie Poelaert