L’abbaye Notre Dame de Saint Rémy - Rochefort est en guerre pour tenter de sauver son doux breuvage... Son ennemi juré? Le carrier Lhoist.
Tout a commencé en juin dernier. Les moines de Rochefort ont pris à parti la société Lhoist, qui exploite la carrière de la Boverie, située sur le plateau du Gerny, proche de l’abbaye. Sous cette carrière, de l'eau. Et pas n'importe laquelle… La source de la Tridaine alimente l'abbaye, la brasserie et la ville de Rochefort en eau.
Dernièrement, le fonctionnaire délégué de la Région a accordé au carrier l’autorisation de procéder à des essais de pompage. En effet, l’industriel Lhoist veut poursuivre l’exploitation de sa carrière, en descendant sous la cote de 220 m, c’est-à-dire plus bas que la source de la Tridaine (210m). Grâce à cet approfondissement, Lhoist pourrait prolonger de vingt ans l’exploitation du site.
Le hic ? L’eau des moines... une eau non traitée, et ingrédient indispensable au brassage de la bière.
Se voulant respectueux, le carrier prévoit de procéder à des pompages périphériques et à un pompage de remplacement dans l’aquifère du Gerny. Mais cette solution n’a pas la faveur de l’abbaye qui ne peut se résoudre à voir se tarir la source de la Tridaine dont elle est propriétaire depuis 1833.
D'après Le Soir, les moines dénoncent la rupture d’une convention signée en 1984, par laquelle Lhoist s’engageait à ne pas descendre sous la cote de 220 mètres afin de préserver la source. Dans un communiqué, l’abbaye dit apprendre avec consternation l’accord finalement octroyé à l’industriel. Le sénateur-bourgmestre de Rochefort François Bellot (MR) relève, de son côté, que sa commune a émis un avis très réservé, tout comme la commune voisine de Marche.
Aujourd'hui, vendredi, Lhoist et l’abbaye organisaient une double conférence de presse afin d'expliquer leur vision des choses et tenter de régler ce litige.
AL/Le soir
