Une pénurie des médecins pratiquant l’avortement ?


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Une pénurie des médecins pratiquant l’avortement ?
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Dans le dernier numéro du Centre d'Action Laïque (CAL), le docteur Dominique Roynet pense qu'il sera de plus en plus difficile dans notre pays d'avorter dans de bonnes conditions, la relève des médecins prouvant la pratiquer n'étant pas vraiment assurée. Un point de vue que ne partage pas la ministre Laurette Onkelinx.

Il est "urgent" que d'autres universités que l'ULB s'impliquent dans la formation des jeunes généralistes pratiquant l'avortement, au risque de courir le risque d'une pénurie, et donc d'en limiter l'accès au droit, écrit le docteur Dominique Roynet, dans l'état des lieux 2013 du Centre d'Action Laïque (CAL) sur l'avortement. Médecin généraliste, celle-ci est membre d'un Planning Familial à Rochefort, administratrice du Groupe d'action des Centres extra-hospitaliers pratiquant l'avortement (GACEHPA) et chargée de cours et maître de stage au Département de médecine générale de l'ULB

Dans notre pays, quelque 15.000 avortements par an sont pratiqués dans des centres extra-hospitaliers par environs 80 généralistes, dont la majorité ont 50 ans et plus. "Depuis la génération militante des années '70-'80, la relève a été très mal assurée et la formation sur le tas de quelques médecins motivés a souvent abouti à leur abandon de la pratique", ajoute-t-elle.

Or, précise-t-elle, "faire des avortements ne s'improvise pas: outre une expertise de la technique de vacu-aspiration sous anesthésie locale, il faut maîtriser la dimension relationnelle et émotionnelle de cet acte peu banal dans la vie d'une femme, pouvoir travailler en équipe pluridisciplinaire et accepter d'être mal payé".

Pas de péril en la demeure

Pour la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Laurette Onkelinx, il n'y a pas péril en la demeure. "Les données qui m'ont été transmises font état du fait que le droit à l'avortement n'est pas menacé à l'heure actuelle", a-t-elle indiqué dans une réponse à une question écrite de la députée Zoé Genot (Ecolo). Quant au futur, elle dit ne pas pouvoir se prononcer mais s'engage à suivre la situation de près.

(D'après Belga)

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