Jordanie: le régime est contesté


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Jordanie: le régime est contesté
Par Manu Van Lier
Publié le - Modifié le
2 min

Après la Tunisie, L’Egypte ou la Syrie, la Jordanie pourrait bien être le prochain pays à voir son régime renversé. Mgr Maroun Lahham, vicaire patriarcal pour la Jordanie du Patriarcat latin de Jérusalem, exprime son inquiétude face à la montée de la contestation dans le pays.

"Hier, pour la première fois, des slogans réclamant la fin du régime ont raisonné dans les rues et sur les places d’Amman ", indique Mgr Lahham. Ce sont les mêmes mots d’ordre qui ont marqué le début des révoltes dans l’ensemble du monde arabe, relève le prélat.

Nouveau front d’instabilité

L’attention de la communauté internationale se concentre sur les événements tragiques de la guerre civile syrienne et sur les représailles israéliennes contre la bande de Gaza. Mais la Jordanie semble elle aussi sur le point de se transformer en un nouveau front d’instabilité. La contestation a été déclenchée par l’augmentation du prix de l’essence et des combustibles. C’est le dernier effet d’une crise économique qui porte actuellement les strates sociales moyennes en-dessous du seuil de pauvreté. Les affrontements entre les manifestants et la police, le 14 novembre 2012, ont fait au moins deux morts, selon Mgr Lahham.

Ligne rouge franchie

Réclamer la fin de la monarchie hachémite était récemment encore une chose impensable, "comme une ligne rouge que personne n’avait, jusqu’à présent, osé franchir", souligne Mgr Lahham.

"Dans d’autres cas, comme en Egypte ou en Tunisie, les Frères musulmans et les groupes islamistes n’ont pas déclenché les soulèvements populaires. Ils se sont unis aux révoltes seulement dans un deuxième temps". En Jordanie, en revanche, ils apparaissent d’ores et déjà comme les protagonistes de la contestation, chevauchant le malaise social.

En octobre, le Roi Abdallah II avait dissous le Parlement et nommé un gouvernement provisoire, chargé de la gestion du pays jusqu’aux prochaines élections législatives, prévues le 23 janvier 2013. Les Frères musulmans ont toujours confirmé leur volonté de boycotter le rendez-vous électoral.

(apic/fides) - (Photo: Apic - A. Krogmann)


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