Les chrétiens du nord du Nigéria sont menacés par "un ultimatum de trois jours" pour quitter la région, majoritairement musulmane, accordé par Abul Qaqa, affirmant parler au nom du groupe islamiste Boko Haram - secte qui se réclame des talibans afghans - rapportait l’AFP le 2 janvier dernier. "Nous souhaitons aussi appeler nos frères musulmans du Sud à revenir dans le Nord, car nous avons la preuve qu’ils vont être attaqués", a-t-il ajouté en langue Hausa, utilisée principalement dans le Nord. "Les soldats ne tueront que des musulmans dans les zones gouvernementales locales où l’état d’urgence a été décrété", a ajouté Abul Qaqa à des journalistes au cours d’une audio-conférence le 1er janvier. "Nous les affronterons pour protéger nos frères", a-t-il ajouté.
Sommé d’endiguer les attentats, le président Goodluck Jonathana a décrété l’état d’urgence dans des zones du nord et du centre, le 31 décembre. Il a annoncé la fermeture des frontières avec le Niger, le Cameroun et le Tchad, régions les plus touchées par les violences. Ces mesurent interviennent après les attaques revendiquées par la secte islamiste Boko Haram. L'attaque la plus meurtrière a été causée par une bombe posée à la sortie de la messe de la Nativité, à Madalla. Elle avait fait une cinquantaine de morts le jour de Noël selon les bilans officiels. La Conférence épiscopale nigérienne évoque le chiffre de près de 200 morts suite aux attentats contre les églises à Noël au Nigeria, selon l’agence Fides à Rome. Le 31 décembre, les évêques catholiques ont demandé au président l’aide d’experts étrangers pour assister les forces de sécurité dans la lutte contre Boko Haram. De son côté, la communauté chrétienne nigériane a menacé de recourir à l’auto-défense si les violences se poursuivaient.
Le pays est divisé entre un Nord pauvre, à dominante musulmane, et un Sud plus riche, surtout chrétien et animiste. Le Nigeria, pays le plus peuplé et premier producteur de pétrole d’Afrique, est touché par une montée de violences attribuées aux islamistes de Boko Haram. Le groupe a revendiqué une série d’attentats qui visaient des églises chrétiennes, rappelle AFP. Il est aussi l’auteur de l’attentat suicide d’août dernier contre le siège de l’ONU à Abuja. Il avait fait 25 morts.
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(apic/afp/ggc/mh)