Eglise copte au Caire - photo : Georges Scherrer (apic)
Différents mouvements coptes ont annoncé une marche de protestation, qui devrait ressembler un million de personnes, le 6 mai 2011. Ils veulent exprimer leur mécontentement après le sit-in organisé par quelques milliers de salafistes, devant la cathédrale de Saint Marc, à Abbasseya (Egypte), a rapporté l’agence missionnaire Fides, le 3 mai.
Le 29 avril dernier, des salafistes avaient protesté contre la conversion de Kamilia Shehata, ex-épouse d’un prêtre copte devenue musulmane qui, selon eux, aurait été ensuite "contrainte à revenir à la religion copte".
Selon le Père Luciano Verdoscia, missionnaire combonien, il ne faut pourtant pas en conclure que l’Egypte se prépare à un affrontement interreligieux. "Il faut tenir compte du fait qu’en Egypte, la sensibilité religieuse a toujours été très forte et ce tant chez les musulmans que chez les chrétiens. (…) Ce qui se trouve à l’extérieur de notre communauté d’appartenance est vu comme une menace de laquelle il convient de se protéger. Naturellement, l’histoire nous apprend que dans ce genre de contexte, tout peut arriver. Pensons à l’Occident: il y a eu des persécutions de minorités religieuses, le national-socialisme, etc. Il faut donc travailler afin d’aller au-delà de cette logique", a-t-il déclaré.
Entre méfiance et sentiment de persécution
Dans un article paru sur le site suisse ‘bonnenouvelle.ch’, Mgr Youhanna Golta, vice-patriarche des coptes catholiques d’Egypte déclarait : «Nous sommes un peu inquiets, mais optimistes». Pour le vice-patriarche, aucune révolution n’est toute rose et le point sombre de celle-ci, ce sont ces islamistes «qui profitent de la transition politique pour s’approprier la révolution. Ils veulent endoctriner le peuple égyptien, qui n’a jamais été violent ou intolérant».
Les Coptes, qui représentent de 6 à 10% de la population du pays, disent être victimes de discrimination et de harcèlement. Un sentiment qui trouve certainement sa source dans les actes de violence et de persécution qui se sont répétés au cours des derniers mois en Egypte.
